Les sociétés traditionnelles
Les sociétés traditionnelles, les peuples premiers, tout autant d’ailleurs que les présocratiques, semblent avoir acquis par leurs savoirs - mais nous devrions dire par leurs métaphysiques - des connaissances profondes sur les lois de l’Univers les plus complexes. Leur démarche ne peut pourtant pas utiliser la pensée discursive ou analytique avec efficience, car ils n’avaient et n’ont toujours pas les instruments de mesure que possèdent nos sociétés industrialisées.
Cependant, en étudiant de plus près leur mode de transmission et d’accès au savoir, nous découvrons qu’ils conjuguent l’introspection profonde (jusqu’à avoir des états intermédiaires, des états dit seconds ou de conscience modifiée) avec l’observation attentive et patiente des phénomènes de la Nature.
Ce qui peut nous laisser pantois est le fait que, non seulement leurs découvertes corroborent les nôtres, mais que bien souvent elles les précèdent. Pensons, pour exemple, à l’utilisation de la quinine qui est un alcaloïde naturel traitant de nombreuses pathologies dont la plus célèbre est la malaria. Parmi les innombrables substances en présence dans leur biotope, comment ont-ils pu avoir l’intuition intellectuelle suffisante pour la sélectionner ? De plus, par quelle méthode d’observation soutenue finirent-ils par découvrir le juste dosage afin que le remède ne soit pas plus dangereux que le mal ?
Autre domaine concerné, mais selon moi encore plus délicat à traiter, celui de la prise en charge des sujets vulnérables. Les peuples racines sont très surprenants par leur efficacité. Que ce soit pour l’accompagnement des anciens ou des individus atteints de troubles psychiques même sévères, ils possèdent un savoir faire archaïque qui ferait pâlir d’envie nos comportementalistes, psychologues ou médecins. Pour exemple, en conjuguant les rituels, les cérémonies, les danses, les sons et rythmes, les transes et pour certaines tribus (notamment amazoniennes) certains plantes médicinales psychotropes, ils finissent par apaiser durablement, et sans les marginaliser, les souffrances psychiques des plus fragiles.
Enfin lorsque nous décodons avec patience leurs cosmogonies, nous découvrons qu’elles résonnent avec les nôtres et même avec celles issues de nos récentes découvertes en cosmologie, astrophysique ou encore physique quantique.
Il est recevable, sinon urgent, de les interroger afin de bénéficier de leurs lumières que nous avons cru éteintes. Heureusement celles-ci commencent à sourdre au travers des certitudes et craquelures de nos sociétés dites matérialistes et consuméristes…